La fraude aux diplômes est un phénomène régulièrement sous le feu des projecteurs lorsqu’une personnalité s’avère finalement ne pas détenir tel diplôme d’une grande institution pourtant mise en avant.
La fraude autour des diplômes et des certifications est aujourd’hui un défi de taille pour les entreprises et les établissements pédagogiques.
Face à un besoin d’authentification toujours plus élevé, de nombreuses innovations numériques viennent en aide aux universités et aux entreprises pour lutter contre ce fléau. Petit état des lieux des différentes solutions pour authentifier un diplôme.
Pourquoi la démarche d’authentification des diplômes est-elle nécessaire ?
L’ampleur des fraudes aux faux-diplômes est aujourd’hui extrêmement difficile à mesurer.
Selon les résultats d’une étude du Florian Mantione Institut de 2018 effectuée sur un échantillon de 289 chefs d’entreprises et 50 directeurs des ressources humaines, 29% des recruteurs pensent que les diplômes présentés par les candidats ne correspondent pas à la réalité. Entre la présentation d’un diplôme sur un CV et l’intitulé exact de la formation, la différence est bien souvent importante.
Ainsi, l’émergence de sites spécialisés dans la confection de faux diplômes est aujourd’hui très inquiétante : pour une valeur comprise entre 150 et 200 €, certains organismes proposent des diplômes authentiques allant du baccalauréat à des diplômes doctorants.
Mais l’une des vraies difficultés aujourd’hui vient du processus de détection de ces faux diplômes. Car il est difficile d’exprimer ce qu’est un faux diplôme. Entre l’étudiant qui modifie quelques dates sur son CV et l’imposteur qui fabrique de toutes pièces un faux diplôme, la gravité n’est pas la même. On peut distinguer communément trois cas de fraudes.
Enrichir son CV
Les étudiants réellement diplômés peuvent chercher à enjoliver leur diplôme : ajout d’une spécialisation, modification d’une date, invention d’une mention, modification des étapes du cursus de formation… Pour mettre toutes les chances de son côté lors d’un entretien, le candidat va effectuer des modifications mineures qu’il estime non répréhensibles pour faire concorder parfaitement son profil avec une offre déterminée. Souvent, le recruteur est peu regardant sur l’exactitude des informations données sur un CV et cette fraude passera généralement inaperçue.
Revendiquer une formation non achevée
La revendication d’un diplôme par des étudiants qui n’ont pas achevé leur école. Echec lors d’un examen, abandon du cursus ou du double cursus : ce type de fraude est difficile à discerner. L’étudiant connaît en effet souvent bien l’organisme de formation, les étapes du parcours et le corps enseignant. Il est donc facile pour lui de s’exprimer sur cette expérience. Seule la vérification du diplôme pourra permettre au recruteur de déjouer l’imposture.
Créer un faux diplôme de toute pièce
Certainement la méthode la plus grave mais aussi la plus reconnaissable par un bon recruteur. Cette méthode voit la création d’un diplôme factice par un établissement extérieur ou par l’individu lui-même. Ce diplôme, s’il peut citer un établissement d’enseignement supérieur connu, sera bien souvent construit de toutes pièces autour d’une formation inexistante ou d’un établissement fantôme. Cet acte constitue un délit et peut être puni au titre de l’article 441-1 du Code pénal qui prévoit une peine d’emprisonnement de trois années ainsi qu’une amende de 45 000 euros.
Entreprises : comment repérer un faux diplôme ?
Les entreprises font face à un réel problème d’authentification des diplômes des nouveaux candidats : comment détecter la fraude pour faire confiance à un candidat ? Face à la multiplication des certificats, attestations et diplômes, il devient de plus en plus difficile pour un recruteur de valider l’authenticité d’un diplôme.
Dans le cadre d’un recrutement, il incombe à l’entreprise de vérifier que le candidat est bien titulaire d’un diplôme. Cette responsabilité est celle de l’employeur. L’ajout de clauses dans un contrat d’embauche, si elle peut être utile en cas de conflit, n’est pas suffisant pour se prévaloir d’une fraude de diplôme.
La vérification d’un diplôme par une entreprise est par ailleurs régie par certaines règles : les informations et données communiquées par le candidat ne peuvent être collectées par l’entreprise, elles ne peuvent avoir d’autre utilité que la validation des compétences pour un poste donné. De même, l’entreprise, dans le cadre de la Réglementation sur la protection des données personnelles (RGPD) se doit d’assurer la sécurité et la confidentialité des données.
Pour authentifier et vérifier un diplôme, l’entreprise dispose de plusieurs options
- Contacter directement l’organisme de formation et vérifier les informations fournies par le candidat. Si cette étape est souvent fastidieuse, elle reste aujourd’hui le moyen le plus fiable de vérifier l’existence d’une formation. L’entreprise a cependant l’obligation d’aviser le candidat de cette démarche et d’obtenir son accord explicite pour commencer ce processus de vérification.
- Externaliser la vérification. Si cette solution est facilitante, elle est souvent très onéreuse. Des organismes de vérification existent et permettent de garantir par l’utilisation d’outils numériques une certaine conformité réglementaire. L’organisme externe prend alors en charge la demande d’accord du candidat et les différentes navettes effectuées avec les services des organismes de formation.
- Utiliser une clé numérique. S’il n’est pas encore très développé, ce service fourni par le gouvernement permet aux personnes détenant certains diplômes (baccalauréat, BTS) d’obtenir une clé numérique en ligne pour retrouver un diplôme et générer une attestation de diplôme pour un éventuel recruteur. Cette clé peut permettre à l’organisme de directement vérifier l’obtention du diplôme par le candidat. Aujourd’hui, cette plateforme du gouvernement regroupe 20 millions de diplômes du baccalauréat, mais pas encore de diplômes post-bac à l’exception des BTS.
La dématérialisation des diplômes par la blockchain
Le diplôme papier est contraignant pour les entreprises, mais aussi pour les établissements universitaires qui doivent faire face à des contraintes de stockage. Ainsi la numérisation des diplômes devient un choix réellement stratégique pour les établissements.
BCdiploma propose ainsi une technologie innovante fondée sur la blockchain pour proposer une solution à la fois numérisée et sécurisée de délivrance de diplômes aux étudiants. Le principe est simple : les étudiants à leur sortie d’école reçoivent un lien URL sécurisé leur permettant d’avoir accès à leur diplôme. Grâce à la technologie de la blockchain, cette base est décentralisée (elle ne dépend pas d’un serveur) et sécurisée.
Cette base de données contient l’historique de toutes les données stockées : elle est infalsifiable et ne peut être piratée. Pour les établissements pédagogiques, c’est l’assurance d’une inviolabilité de leurs certifications. Pour les entreprises, c’est une vérification facile et sécurisée de la bonne foi d’un candidat. Pour un diplômé, c’est la fin des soucis de stockage et des demandes fastidieuses de duplicata.
BCdiploma travaille aujourd’hui avec plus de 100 institutions dans 15 pays différents avec, parmi elles, emlyon business school ou encore les Arts et Métiers ParisTech.
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En savoir plus :
https://www.florianmantione.com/agora/cv-trompeurs/1093-etude-sur-le-comportement-des-recruteurs-2
https://www.lemonde.fr/campus/article/2017/05/30/le-trafic-de-faux-diplomes-prospere-sur-internet_5135916_4401467.html
https://www.lci.fr/societe/fraude-au-cv-les-employeurs-verifient-tellement-peu-que-cest-devenu-normal-de-tricher-1502237.html
https://www.education.gouv.fr/diplomegouvfr-attestations-de-diplomes-en-ligne-1745#:~:text=Diplome.gouv.fr%20d%C3%A9livre%20des,attestation%20num%C3%A9rique%20certifi%C3%A9e%20de%20dipl%C3%B4me.