Selon une étude réalisée en 2018 par le cabinet Florian Mantione Institut, 68% des CV des candidats sont trompeurs. Dans 29% des cas de fraude, le candidat présente un diplôme différent de celui qu’il possède réellement.
La fraude aux diplômes est une pratique de plus en plus répandue et facilitée par les technologies du numérique. Vérifier les diplômes présentés par les candidats est devenu un enjeu primordial pour les entreprises pour éviter de graves erreurs de recrutement.
BCdiploma vous dit tout sur les enjeux de la vérification de diplôme.
Qu’est-ce que la fraude au diplôme ?
La fraude aux diplômes a de multiples visages. Elle peut en effet concerner :
- Les faux documents destinés à imiter des diplômes officiels ;
- Les diplômes délivrés par de fausses universités (des institutions non reconnues), appelées “usines à diplômes” ;
- Les mensonges sur le CV : la mention d’un diplôme qui n’a pas été obtenu même si les études en question ont été suivies, un nom de diplôme inexact, une fausse équivalence avec un diplôme étranger, etc.
La fraude aux diplômes existe depuis bien plus longtemps que la création d’Internet. Les imitations de diplômes officiels apparaissent dès l’invention des diplômes délivrés par la première université, celle de Bologne en Italie au XIIe siècle. Les “usines à diplômes” existaient quant à elles déjà à la fin du XVIIe siècle.
Aujourd’hui, et depuis l’avènement des technologies du numérique, de nombreux sites web proposent de faux diplômes à des prix réduits et n’importe qui peut falsifier un diplôme avec des logiciels comme Photoshop. “Faux diplôme gratuit” est ainsi une requête tapée sur les moteurs de recherche 600 fois en moyenne par mois en France !
Les mensonges sur le CV sont même normalisés : selon l’étude du Florian Mantione Institut, 85% des candidats déclarent normal d’arranger leur CV.
Face à l’ampleur du phénomène, la législation française a mis en place des sanctions pour dissuader les candidats de mentir sur leur diplôme et poursuivre en justice les fraudeurs.
Voici un historique des dernières prises de position sur ces sujets :
- Depuis la loi Aubry de 1992, l’employeur a le droit et le devoir de vérification des informations présentées sur le CV d’un candidat ;
- La jurisprudence n° 94-41.239 de 1995 autorise les recruteurs à annuler un recrutement en cas de faux diplôme du candidat ;
- Le faux et l’usage de faux sont punis de 3 ans d’emprisonnement et 45 000€ d’amende ;
- En 2005, lors d’une allocution, le ministère de la Justice déclare explicitement que “la vente de diplômes universitaires est interdite”.
Risques et conséquences de la fraude au diplôme
La fraude au diplôme est un fléau dont les conséquences sont réelles pour les nombreuses parties prenantes engagées dans un processus de recrutement.
Pour les universités et autres écoles :
Les diplômes falsifiés peuvent nuire à la réputation de l’école, voire de l’ensemble du système éducatif. Ce phénomène décrédibilise les véritables diplômes issus des universités concernées dans les processus de recrutements. De plus, les recruteurs conscients de la fraude au diplôme se doivent de contacter les organismes de formation en question ou demander des documents officiels pour s’assurer de l’authenticité du diplôme, ce qui entraîne une charge administrative très chronophage.
Pour le candidat :
Mentir sur son CV et falsifier son diplôme est, d’après la loi, un critère d’élimination du candidat. Dans une enquête de Robert Half sur les mensonges dans un CV, 47% des recruteurs ont déclaré avoir déjà éliminé des candidats dont le CV comporte des mensonges. 53% de ces mensonges concernaient les diplômes !
Dans le cas où le mensonge n’aurait pas été découvert, une fois embauché, le candidat se heurte à des risques de manque de compétences ou connaissances liées à son faux diplôme. En outre, si le mensonge est considéré comme préjudiciable pour l’entreprise, le candidat ayant menti sur son diplôme risque un licenciement pour faute grave et des poursuites judiciaires. Pour rappel, le faux et usage de faux est puni par 3 ans d’emprisonnement et 45 000€ d’amende !
Pour les recruteurs :
Recruter un candidat qui a menti sur son diplôme, c’est d’abord une erreur de recrutement qui aura très probablement des répercussions sur la productivité de l’équipe et la performance de l’entreprise et donc sur son chiffre d’affaires. Un candidat pourra faire preuve d’autres pratiques non déontologiques par la suite. Enfin, c’est la réputation et la crédibilité de l’entreprise qui est en jeu.
Mais attention : si les informations sur le CV ne sont pas vérifiées et que le mensonge est découvert trop tard après embauche, c’est l’employeur qui est en tort !
Comment mettre en place la vérification de diplôme d’un candidat ?
Vérifier l’obtention du diplôme par le candidat sur le service en ligne diplome.gouv.fr :
Diplome.gouv.fr est une initiative du ministère de l’Éducation nationale lancée en 2016. Il s’agit d’une attestation numérique permettant de vérifier l’authenticité des 2,1 millions de diplômes d’Etats délivrés en 2017. Il permet de vérifier l’obtention des diplômes du secondaire ainsi que des diplômes de l’enseignement supérieur à grade universitaire (brevet, baccalauréat, CAP, BTS…) grâce à une clé de contrôle (un identifiant). La clé peut être reportée sur le CV pour faciliter la vérification. Cependant, ce service ne couvre ni toutes les années selon les académies ni tous les types de diplômes.
Vérifier les informations du CV et les formations pendant le processus de recrutement :
Dans son flash n°58 de décembre 2019, la DGSI recommande en amont de l’entretien de sensibiliser les recruteurs au risque de fraude et de porter une attention particulière à la cohérence et précision des éléments indiqués sur le CV. Pendant l’entretien, le recruteur devrait demander l’autorisation de contacter l’école et/ou solliciter la copie de ses diplômes. Un entretien fondé sur un exposé détaillé du parcours du candidat ainsi que sur ses compétences et connaissances techniques devrait également permettre de vérifier l’authenticité de son CV.
Simplifier la vérification de diplôme : BCdiploma, la blockchain contre la falsification des diplômes
Alors que diplome.gouv.fr ne permet d’identifier que certains diplômes comme le baccalauréat et les BTS, d’autres écoles s’organisent pour éviter la fraude et utilisent la blockchain pour certifier de manière numérique leurs diplômes ! Avec BCdiploma et sa blockchain, des écoles comme emlyon business school, l’Université de Lille, ou encore Arts et Métiers Paristech mettent en place un système de certification numérique de leurs diplômes : les élèves transmettent aux recruteurs un lien sécurisé permettant d’accéder directement, d’un simple clic, à une attestation officielle, en ligne et infalsifiable.
BCdiploma propose aux écoles de sécuriser les diplômes des élèves grâce à la blockchain et de les rendre facilement accessibles aux recruteurs. Grâce à un lien URL sécurisé donnant accès à une attestation de diplôme infalsifiable et vérifiable, les étudiants peuvent partager sans limites l’attestation de leur diplôme sur leur CV ou sur Linkedin.
Pour découvrir les attestations certifiées de BCdiploma et en savoir plus sur l’entreprise : Rendez-vous ici.
1- Etude réalisée sur 100 candidats et 289 entreprises
Pour en savoir plus :
https://www.cairn.info/revue-internationale-de-droit-economique-2007-2-page-115.htm
https://www.florianmantione.com/wp-content/uploads/2022/09/2022-Infographie-CVtrompeurs.pdf
https://www.florianmantione.com/etudes/cv-trompeurs/
https://etudiant.lefigaro.fr/article/comment-les-recruteurs-detectent-les-faux-diplomes_9fe0515a-9c8b-11eb-bc46-eeea9221a359/
https://start.lesechos.fr/travailler-mieux/recrutements-entretiens/avec-le-cv-de-demain-il-sera-plus-difficile-de-mentir-1175075